Milan Noir

( トビ )

Pour Flûte, Clarinette basse, Piano, Violon, Alto, Violoncelle


LIEN VERS LE SITE DU CONCERT





« Le feu couve dans une âme plus sûrement que sous la cendre »

G. Bachelard

 

De récentes études ont démontré ce que d’anciennes croyances aborigènes attestaient en Australie : le comportement surprenant de quelques espèces de rapaces, qui auraient appris à utiliser le feu à des fins de chasse, pouvant ainsi transporter des brindilles enflammées sur plusieurs centaines de mètres afin d’influencer la propagation des incendies et de piéger leurs proies. Parmi ces oiseaux pyromanes, le Milan Noir.

 

Alors que les grands feux de forêts semblent de plus en plus impressionnants et difficilement maîtrisables (comme en Californie à l’automne 2018), la figure de l’incendiaire m’apparaît comme particulièrement fascinante, en ce qu’elle incarne à elle seule la domination parfois ravageuse de la technique sur la nature, celle-là même qui constitue le nouvel enjeu de l’humanité.

 

Faisant possession du feu pour le faire tomber du ciel, le Milan Noir allait s’imposer tel un Prométhée du règne animal, quand la pièce allait adopter un processus de développement semblable à celui des flammes depuis l’étincelle. Dans une musique initiée aux sommets du registre aigu, l’emploi de modèles sonores (chants d’oiseaux réels ou imaginaires, propices aux ornements) et de trajectoires catabatiques (comme figuralismes du feu lâché, du plongeon de chasse, ou de l’idée de destruction) allait prolonger des recherches entreprises dans de précédentes pièces, jusqu’à porter de plus larges questionnements sur la vitalité, la stabilité et l’instabilité des formes : où demeure finalement la métaphore du feu créateur, d’un Milan Noir que l’on porte en soi.




Création mondiale le 16 Février 2019, Festival PRÉSENCES, Maison de la Radio, PARIS

Solistes de l'Ensemble Intercontemporain

Emmanuelle Ophèle : Flûte

Martin Adamek : Clarinette

Jeanne-Marie Conquer: Violon

John Stulz: Alto

Eric-Maria Couturier: Violoncelle

Dimitri Vassilakis: Piano

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